Elpy, la poésie 2.0 pour tout l'monde

J'ai pas envie

d’une vie vide

de sens

où tu cours

livide

toujours pour

l’essence,

des sous,

où la culture

c’est le week-end

après les jours à la chaîne

qui industrielle

qui télévisuelle

un bol d’air pur

c’est fou

en même temps

c’est payant

j’ai envie de culture,

de nature,

de découvertes, d’aventure,

de lettres,

c’est ça ma raison d’être

en vie 

copyright Elpy 2021 

(illustration par Elpy, http://couleursdelpy.canalblog.com/ )

http://poeteauqueergay.canalblog.com/ 

un euro trente par jour ouvré c’est mon budget café

vingt cinq euros par mois

pour prendre un temps pour moi

c’est pas élevé comme droit d’place

lorsque je m’installe en terrasse

de bistro pour écrire

plein de mots qui retirent

pollutions cérébrales inspirations loufoques

pulsions animales même les peurs où j’fais dans mon froc

dehors y a les gens spectacle permanent

passent les passants croquent les croquants phantasment les amants

moi, je contemple les animaux

chiens chats oiseaux

tellement plus spontanés

ils s’baladent à oilpé sans complexe en presque liberté

pas comme nous

les maîtres mous du genou

copyright Elpy 2021 

(illustration par Tati Sonya, lien source : https://joseartgallery.com/fr/artwork/painting-still-life-a-cup-of-coffee-oil-painting)

au cimetière

si me taire fera l'affaire

faudra penser à mettre

une boîte aux lettres

au bout d'mon coin d'terre

juste avant les rosiers

pour les textes

les dessins les baisers

qui m'seront destinés

quand je serai parti

bien barré

encore plus qu'ici

et aujourd'hui

copyright Elpy 2021

 (illustration lien source : https://www.ticketac.com/spectacles/le-mec-de-la-tombe-da-cote-35481)

des prénoms

aux sens diffus

y en a tant et plus

souvenir du moment

du choix

pour cette fille, pour ce gars

qui le portera

genre une croix

un chapeau

une sébille

un drapeau

pas d'prénom

sans saint singulier

qui en a bavé

les saint souffrent toujours

et par amour

la souffrance se porte bien

devant le nom

elle est choisie

pour toute la vie

  copyright Elpy 2022

(illustration Félix Labisse, lien source : 

https://m.facebook.com/Say10darkangel/photos/a.509888189442855/902105043554499/?type=3&_rdr )

S’asseoir à un bureau à heures fixes ne pas écrire hors de ces plages

prendre et reprendre son ouvrage

laisser pauser retravailler et autres conseils pour écrire « littérairement »

 moi après deux fois j’suis usé soit ça m’va soit c’est archivé

à je n’sais quand mon œil verra quoi faire avec ces mots posés

d’instinct et d’instant sur une page des p’tits carnets d’chez Action

à spirales aspirant l’inspiration

 j’préfère mouver sur le fond mouvant d’mes sentiments

la forme ça a jamais été mon fonds d’commerce de conteur ambulant

y’en a bien à qui ça ira les autres pas -la belle affaire !-

j’ai jamais écrit pour plaire

-à part à certaines femmes- et d’ailleurs

c’est pas à ça que j’passe mes heures

 j’écris comme je vis n’importe comment n’importe où n’importe quand

Elle préférait les femmes

seulement parfois

nuits d’hiver ou pleure l’âme

devant mon désarroi

elle m’ouvrait sa bouche

puis sa couche

elle qu’était un peu braque

se faisait caressante

on s’mettait en contact

affaires cessantes

Elle a préféré m’perdre de vue

mes délires lui étaient inconnus

hélas pas mes lâchetés

faites sans fierté

x’cuse moi, Manu…

copyright Elpy 2021  

(illustration lien source : https://fr.depositphotos.com/607118922/stock-video-rainbow-prism-light-lgbt-beauty.html)

Bon, ce soir, j’suis un peu bourré

mais je sais qu’vous m’comprendrez

quand même c’est bizarre une maman

qui n’sait pas dire à son enfant

« je t’aime, mon grand »

c’était déjà ainsi

quand j’étais petit

ce n’était donc pas lié à ma taille

J’ai bien fait de grandir vaille que vaille

malgré vous, tristes sires, fratrie d’épouvantails

gais comme des masques de cire

chacun m’a humilié, arnaqué, insulté

mais vous restiez mes préférés

bande de nazes

et ce que vous m’enviiez

c’était juste le courage

- que vous n’avez jamais eu englués dans vos lâchetés –

de vivre n’importe où comment

mais sans quoi que ce soit dû aux parents, à qui, à qu’est-ce

Vous, vous surveilliez la caisse

contents lorsque vous me voliez

sans même soupçonner

ma détresse s’enflait de la tristesse

de vous voir voleurs

sans aucune valeur

morale -vous connaissez même pas c’mot là

Faites gaffe, les gars, la fille

dans bancal il y a banque

dans monétaire il y a taire vous seriez bien branques

d’oublier votre père un peu forban du coté légal

mais robin des bois moral

il trichait pas pour s’engraisser -pas comme vous, les gougnafiers

lui il a laissé tomber personne

- même pas sa femme, tu m’étonnes

qu’il a eu du mérite

il l’aimait cette petite –

Moi on m’a toujours reproché de pencher de ce côté

familial paternel mais au fait c’est bien sur cette branche ci

que vivaient ceux qui m’ont dit

« Nous, on t’aime

n’aie pas peur arrête de craindre la mort même

nous, on est là on t’lâchera pas et nous quatre

on sait se battre

sans scrupule

et sans bulle

de savon »

Je ne demandais pas grand-chose

un brin d’amour, de l’affection mais ça, fallait pas que j’vous en cause

du coup, Papa et ses Parents, j’assume et entièrement

Nous on sait d’où on vient on sait aussi ce qu’on vaut

pas besoin de lingots

on est des gens bien pas des comptes courant

dans tous les sens

au gré du vent du prix d’l’essence

Allez tous crever !

Vous me débecquetez

avec votre fric sans valeur vous n’êtes que des voleurs

Allez pourrir en enfer !

copyright Elpy 2021 

http://poeteauqueergay.canalblog.com/  

(illustration par Elpy, http://couleursdelpy.canalblog.com/ )

y'a parfois des cris

poussés la nuit

trop endormi pour l'écrit

allez tant pis

on verra bien au matin

rien ne revient

puis

de là, de ci

par épisodes

ça remonte

ça s'affine

longue robe

en mousseline

à la façon de contes

déchapeautés

 copyright Elpy 2021 

(illustration par Elpy, http://couleursdelpy.canalblog.com/ )

C’est pas souvent les gens faut être franc

qu’un gars espère

devenir père

En premier c’qui est important

pour lui c’est d’être puissant genre j’suis pas qu’un gland

moi mâle reproducteur

maillon d’espèce qui assure sa survie virilement

j’ai du poil j’ai même pas peur

c’est pas un zizigomare

mon braquemart

Bien sûr s’il passe d’une de ses pouliches

à la fille aux yeux de biche

qui l’en amourache

il sait être lâche

lorsqu’elle lui susurre à l’oreille

et au bon moment

« fais-moi un petit tout pareil

ô toi mon héros d’amour

pour toujours »

c’est évident ça le flatte il se re-produit

sans penser au p’tit

ce nouveau-né qui va s’pointer

Bon, parfois, il calcule qu’en disant oui

la belle Eulalie il la lie à son lit tandis qu’lui

il pourra toujours s’balader avant d’rentrer

au logis qui l’attend

ben oui, un enfant…

« si ça lui dit d’être mère… »

Alors la belle histoire

des deux qui en veulent un

plus qu’un soir et qui l’assument même au matin avec amour

quand il a l’rhume et pour toujours

c’est comme gagner au loto

ça fait rêver tellement c’est beau

mais faut être idiot pour y croire

Nous serions moins sur la planète

ça s’rait pas si bête

y aurait moins d’abandons

moins d’cris dans les maisons moins d’punitions

J’dis ça les gens, j’en ai eu trois élevé cinq et failli sept

juger l’élan ça sera pas moi qui y risquerait mes minettes

Allez, Chopin, joue tes Nocturnes,

celles qui chassent le taciturne

et les blessures au cœur

ton clavier contre ma douleur…

Douceur n’est pas mélancolie

enregistrée à Varsovie…

tes gouttes d’harmonie

ramènent à la vie

tristesse, gaieté,

mais mesurées

ta musique si peu classique

relève d’un art mythique

volant à travers les dunes…

allez, Chopin, joue tes Nocturnes !

 copyright Elpy 2020 

poème paru dans Vivre(s), tome 1, publié par Le Lys Bleu,

https://www.lysbleueditions.com/produit/vivres-tome-i/  

 (illustration par Bruno Le Sourd, lien source : https://www.artmajeur.com/bruno-le-sourd/fr/artworks/8792182/1er-nocturne-chopin-58x58-a-t-jpg)