Adultescence

Au final, j’ai été « sérieux » trente ans de ma vie

cinq et vingt cinq ans pause entre les deux

mais sans cesse depuis

c’est pour ça ça m’peine un peu l’image et les soucis des gens

« bien comme il faut » faire « dans son milieu »

à présent j’ai juste envie de vivre ma vie

à moi tout seul comme un grand -je l’serai jamais vraiment

mais c’est volontairement cette fois-ci

 J’emmorte plus rien, que pouic

la vie est belle, suffit que

cesse la course au temps

laissons le passer gentiment

comme les gosses, les landaus, les vieux,

les cloches, les religieux, les amoureux

sur les passages piétons

en écoutant d’la zique à l’arrêt

devant les clous

 C’est mieux que d’foncer dans un rond point sans

jamais en sortir en attendant

la panne de carburant la panne des glands

ils voulaient gagner du temps

moi quand j’roulais vite c’est pas qu’j’étais pressé

j’étais surtout cinglé sensations tremblantes

vitesse vrombissante

et mort évitée la vie tient à un pneu

bien plus qu’à un cheveu

Adultescent(e)  [du latin, adultus, qui a grandi] nom commun, personnage le plus souvent dépourvu de crise d’adolescence et se mettant à vivre de remugles et se poser des questions existentielles alors que tout le monde croit qu’il est adulte ; ce n’est qu’un adolescent en crise dans une enveloppe d’adulte. Ne pas confondre avec gâteux. Ce dernier génère beaucoup moins de dégâts dans son entourage, puisqu’il lui est –le plus souvent - impossible de tuer le père

Emmorter [du latin, mors, cessation de la vie] verbe de 1^er groupe, ressentir de l’écœurement à la vue des pseudo-avantages matériels ruisselant sur des consommateurs embrigadés, alors que envier consiste à ressentir de la convoitise à la vue des avantages de son voisin, collègue, etc.

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